LA PORTE DE PARTOUT
par Ginny Sand

Article first appeared in Le FORUM, University of Maine

L’événement  le plus important de ma jeunesse était quand j’ai voyagé au Canada avec ma famille.  Quand nous avons traversé la frontière au Canada, c’était <<la porte de partout>> pour moi, la porte de mes racines maternelles:

Voici l’année 1969 quand j’avais treize ans, et j’habitais à Waterville au Maine.  Ma mère, Albertine Albert-Pimperal, ma tante, Merease Albert-Cunningham, et mon pépé, Adélard Albert, avaient  l’intention de rentrer à Paspébiac, un petit village de pêche dans la région du sud de Gaspésie. La Gaspésie est une péninsule dans la province du Québec qui s’étend au Golfe du Saint-Laurent.  Plusieurs générations de la famille Albert habitaient à Paspébiac, et mon grand-père maternel,  mon pépé,  est né là-bas aussi.

Pour le voyage, ma mère m’a invitée à les joindre.  J’ai décidé d’aller même si je récupérais d’une blessure de dos.  Nous avons voyagé  à Paspébiac parce que mon pépé avait toujours deux frères qui habitaient là-bas.

Pour moi, c’était mon premier voyage à Paspébiac, mon premier voyage à l’étranger, et ma première immersion en français.  Pour mon pépé, qui avait 75 ans, c’était son dernier voyage avec nous à sa ville natale.

Alors, ma mere, qui avait 41 ans, ma tante, qui avait 51 ans, mon pépé et moi sommes partis de Waterville pour Paspébiac pendant un beau jour d’été.  Dans la voiture de ma mère  nous avons apporté beaucoup de nourriture pour le voyage de deux jours.  Je sentais déjà immergé dans la langue française même avant d’arriver au Québec parce que tout le monde dans la voiture parlait français.  Ma mère et ma tante sont bilingues, mais mon pépé comprenait seulement le français.  Malheureusement, moi, je comprenais seulement l’anglais.  Par conséquent, c’était une longue promenade  en voiture pour moi.

De Waterville, nous suivions l’autoroute 95 à Houlton, puis la route 1 à Van Buren.  Nous sommes passés par Presque Isle et Caribou.  Nous avons traversé  la frontière du Canada à Van Buren, et continué par la route 17 en Gaspésie.

 Quand nous sommes arrivés en Gaspésie, il y avait beaucoup d’océan.  La route 132 à Paspébiac suivait la Baie des Chaleurs.  Pendant le voyage, nous passions aussi par beaucoup de petits villages et de fôrets.  Ma mère remarquait également beaucoup de pauvres.

 Enfin, nous avons trouvé un motel près de Paspébiac, au village de New-Carlisle.  Nous y sommes restés pour deux ou trois jours pendant que nous rendions visite à la famille et aux amis à Paspébiac.  À Paspébiac mon grand-père passait du temps avec ses deux frères, Eloi et Placid.  D’autre part, moi, je passais le temps chez Derosby, les amis de ma mère.  Agnus et Peter Derosby avaient deux filles près de mon âge, Evelyn et Nicole.  Mais il y avait un grand problème, le même qu’avec mon pépé.  Moi, je ne pouvais pas communiquer avec Evelyn  et Nicole parce qu’elles pouvaient comprendre et parler seulement le français.  C’était le même cas avec leurs parents.  Bien sûr, je pouvais  comprendre et parler seulement l’anglais.  Ma mère traduisait beaucoup de mots pour moi.  C’était toujours difficile.  Surtout, un ami de Nicole et Evelyn  m’a dit, <<Vous  n’êtes pas trop intelligente si vous ne pouvez  pas parler français!>>.  Bien sûr, j’ai été insultée.

 Un autre jour chez Derosby, j’ai vu mon pépé manger une assiette des têtes de poisson rouge.  J’étais très heureuse de manger un repas différent.  Je crois que je me sentais très différente  à la fin de ce voyage.  Voilà mon premier voyage au Canada.

 Voici maintenant  l’année 2005 et j’ai l’intention de refaire le voyage de famille à Paspébiac, quand même mon pépé et ses frères sont morts.  Je sens que je dois y 
retourner si je peux finalement parler français peut-être avec mes amies, Nicole et Evelyn, et avec tout le monde.  J’ai travaillé beaucoup d’heures ces dernières trois années pour apprendre ma langue française.  En plus, c’était la tradition de ma mère, quand elle était jeune, de voyager  à Paspébiac chaque année avec ses parents.  Je voudrais continuer cette tradition.  Mentionnons en passant que la famille de ma grand-mère, Virginia Delarosbil-Albert, est venue dans le Maine de Grande-Rivière, un village en Gaspésie plus à l’est de Paspébiac.  Comme j’ai déjà  dit, quand je traverse la frontière au Canada,  c’est << la porte de partout>>  pour moi, la porte de mes racines françaises.

THE DOOR TO EVERYWHERE
By Ginny Sand

 The most important event of my youth was when I traveled to Canada with my family.  When we crossed the border into Canada, it was “the door to everywhere” for me, the door of my maternal roots.

 Here is the year 1969 when I was 13 years old, and I was living in Waterville, Maine.  My mother, Albertine Albert-Pimperal, my aunt, Merease Albert-Cunningham, and my grandfather, Adélard Albert, were planning to return to Paspébiac, a small fishing village in the southern region of the Gaspésie.  The Gaspésie is a peninsula in the province of Québec which extends into the Gulf of Saint Lawrence.  Several generations of my Albert family were living in Paspébiac, and my maternal  grandfather, my pépé, was also born there.

 For the trip, my mother invited me to join them.  I decided to go even though I was recuperating from a back injury.  We traveled to Paspébiac because my grandfather still had two brothers who were living there.

 For me, it was my first trip to Paspébiac, my first trip abroad, and my first French immersion.  For my grandfather, who was 75 years old, it was his last trip with us to his hometown.

 Then, my mother, who was 41 years old, my aunt, who was 51 years old, my grandfather and I departed from Waterville for Paspébiac during a beautiful summer day.  In my mother’s car we brought a lot of food for the two-day trip.  I was already feeling immersed in the French language even before arriving in Québec because everyone in the car was speaking French.  My mother and my aunt are bilingual, but my grandfather only understood French.  Unfortunately, me, I only understood English.  As a result, it was a long ride in the car for me. 

 From Waterville, we followed I-95 to Houlton, then route 1 to Van Buren.  We passed by Presque Isle and Caribou.  We crossed the border of Canada at Van Buren, and continued by route 17 in the Gaspésie.

 When we arrived in the Gaspésie, there was a lot of ocean.  Route 132 to Paspébiac followed Chaleur Bay.  During the trip, we also passed by many small villages and forests.  My mother equally noticed a lot of poor people. 

 Finally, we found a motel near Paspébiac, in the village of New-Carlisle.  We stayed there for two or three days while we were visiting family and friends in Paspébiac.  In Paspébiac my grandfather passed the time with his two brothers, Eloi and Placid.  On the other hand, me, I was passing the time at the Derosby’s house, friends of my mother.  Agnus and Peter Derosby had two daughters near my age, Evelyn and Nicole.  However, there was a big problem, the same as with my grandfather.  Me, I could not communicate with Evelyn and Nicole because they could only understand and speak French.  It was the same case with their parents.  Of course, I could only understand and speak English.  My mother was translating many words for me.  It was still difficult.  Moreover, a male friend of Nicole and Evelyn said to me, “You are not too bright if you cannot speak French!”  Of course, I was insulted.

 Another day at the Derosby’s, I saw my grandfather eat a plate of red fish heads.  I was very happy to eat a different meal.  I believe that I was feeling very different by the end of this trip.  There is my first trip to Canada.

 Here is now the year 2005 and I plan to repeat the family trip to Paspébiac, even though my grandfather and his brothers are dead.  I feel that I must return there so I can finally speak French perhaps with my friends, Nicole and Evelyn, and with everyone.  I have worked many hours these last three years to learn my French language.  In addition, it was the tradition of my mother, when she was young, to travel to Paspébiac each year with her parents.  I would like to continue this tradition.  Incidently, it may be mentioned that the family of my grandmother, Virginia Delarosbil-Albert, came to Maine from Grande-Rivière, a village in the Gaspésie more to the east of Paspébiac.  Like I already said, when I cross the border into Canada, it is “the door to everywhere” for me, the door of my French roots.

Bio of Ginny Sand

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